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Où le ciel est comme la rue

Encore un pigeon qui picore. Il n'y a qu'avec toi que j'aime la capitale. Il pleut toujours, même sous le soleil. Il suffit d'apercevoir un vague morceau d'arc-en-ciel entre deux immeubles pour s'écrier « un arc-en-ciel ! ». La moindre pleine lune et Paris devient beau, comme s'il était autre chose qu'un miroir de flaques et de mégots. On cherche la beauté en regardant en l'air pour tenter de voir la grâce des immeubles ternis, on regarde encore plus haut pour tenter de voir le ciel comme s'il pouvait sauver la mise, on cherche un ciel, dans cette capitale, dans cette grande et belle ville, sans une étoile. Et quand on en voit une on s'écrie « une étoile ! »

 

Il n'y a que ta main, quand elle me demande de t'emmener à travers les jolies rues d'ennui, qui me fait persister. Le monde salit toujours Paris, parce qu'on n'en a plus rien à faire, sans pudeur, sans limite. Pas de pitié pour une ville grise, on pourrait même aller jusqu'à jeter nos mégots dans le ciel ! Il est comme la rue.

 

Encore un pigeon qui picore. C'est moi cet animal, cet oiseau sale, ce chien, dans cette ville qui ne connaît ni le noir et blanc ni la couleur, qui fait semblant de te guider.
 

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